dimanche 23 mai 2010

Revue de presse : " j'y croyais "


Michael Ciani, comment avez-vous réagi le jour où vous avez appris que vous ne faisiez pas partie de la liste des 30 de Raymond Domenech ?

Ça a été une grosse déception, car je ne m'y attendais pas du tout, j'y ai même cru jusqu'au bout. Je pense que la mauvaise passe des Girondins a aussi joué. Le premier jour, j'étais vraiment déçu. Maintenant, c'est comme ça, il faut tourner la page, rebondir et se servir de ça pour être plus fort la saison prochaine.

Le plus dur, pour vous, est-il d'avoir croqué un bout de la pomme avant qu'on vous l'enlève de la bouche au pire moment ?

Exactement, c'est ça. Moi j'y croyais, car je pensais avoir fait un match correct contre l'Espagne. J'étais prêt pour aller à cette Coupe du Monde, mais le sélectionneur a fait ses choix. Et il faut savoir les respecter.

En voulez-vous quelque part à votre équipe, Bordeaux, qui a manqué sa fin de saison, vous privant ainsi de ce billet pour l'Afrique du Sud ?

Non, je ne peux pas en vouloir aux Girondins, car j'en fais partie et qu'il ne faut pas jeter la pierre sur une ou deux personnes. Il est question de tout un collectif, et je peux m'en vouloir aussi car il y a des matchs que j'ai loupés. Mais ce n'est pas grave, ce qui est passé est passé, il faut oublier et rebondir.

Avez-vous vécu avec Bordeaux une saison vraiment difficile sur le plan psychologique ?

Oui, car jusqu'en janvier, nous pensions et les gens pensaient qu'il ne pouvait rien nous arriver. Nous étions sur un nuage, nous gagnions les matchs, même si c'était parfois avec un peu de réussite. Et puis à partir de janvier, cette réussite nous a fuit, nous avons connu beaucoup de coups durs, des blessures, des cartons rouges, et à partir de là, tout s'est retourné. Nous n'avons pas su rebondir ni relever la tête. Nous avons perdu beaucoup, c'est sûr, mais nous essaierons de faire mieux, ce n'est pas grave.

Etes-vous passé cette saison par vos pires moments de footballeur depuis le début de votre carrière ?

Non, pas les pires moments. Il y a eu Auxerre aussi (sourire). J'avais vécu une année difficile là-bas. Mais c'est vrai que ça a été trois mois très difficiles. Même si Bordeaux est un gros club, nous avons souffert. Mais je ne regrette pas d'être à Bordeaux pour autant, loin de là. Bordeaux est un grand club, nous avons joué le haut du tableau et nous avons fait de très bons matchs en Ligue des Champions. Je ne peux pas regretter cette saison.

Est-ce vraiment compliqué de jouer sur tous les tableaux comme l'a fait Bordeaux cette saison ?

Oui, mais nous sommes des compétiteurs, donc nous ne voulons lâcher aucune des compétitions. A un moment, il a fallu tout jouer, mais c'était difficile car nous avons eu des blessés et que le groupe n'était pas assez large à mon avis. C'est pour ça que nous avons eu du mal à gérer les quatre compétitions.

Après vos matchs manqués, vous n'avez pas été épargné. Etait-ce particulièrement difficile dans cette période noire d'enfiler vos crampons pour aller sur le terrain ?

Non, car ma force c'est d'avoir toujours su relever la tête, même dans les mauvaises passes. Les gens ne le voient pas, mais le football c'est beaucoup de maturité dans la tête. En tout cas, ce n'est pas ça qui me ralentira.

N'avez-vous pas du tout gambergé après ces matchs sur lesquels vous êtes passés au travers ?

Non, non, parfois nous avons aussi eu des défaites inexplicables alors que nous avions dominé. Moi, personnellement, je suis passé à travers sur deux prestations. Mais ensuite, les journalistes se sont acharnés sur moi, ça m'a un peu agacé.

Après tant de déboires collectifs et personnels, aviez-vous hâte qu'arrive cette fin de saison ?

Oui et non. C'est vrai que c'était dur et chiant de perdre autant de matchs. Mais j'avais aussi l'impression que nous pouvions nous relever et nous qualifier pour une Coupe d'Europe. Mais il ne manquait pas grand-chose.

Sedan, Auxerre, Lorient et maintenant Bordeaux, peut-on dire que vous surfez sur une pente ascendante depuis le début de votre carrière ?

Oui. De toute façon, j'ai toujours fait les choses sans me précipiter. Chaque chose en son temps. J'aurais pu aller dans des clubs plus prestigieux, mais je suis là pour travailler. J'ai beaucoup appris avec Christian Gourcuff, j'ai beaucoup appris également aux côtés de Laurent Blanc, et j'apprendrai encore beaucoup je suis sûr sous les ordres du nouveau coach.

La saison prochaine sera-t-elle celle de la revanche et pour les Girondins et pour vous, Michaël Ciani ?

Oui, exactement. Une revanche collective et individuelle. Collective car nous devons nous qualifier pour la Ligue des Champions, c'est important pour un club comme Bordeaux. Après, sur un plan individuel, il faut que je sois meilleur pour pouvoir être sélectionné en équipe de France et aussi prouver que ces premiers mois n'étaient pas de la chance (rires).

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