mercredi 6 octobre 2010

M.Ciani : " On sent qu'on progresse "


Bordeaux a été très critiqué après avoir été tout autant encensé. Montrer que cette équipe sait toujours gagner, c'est une revanche par rapport aux critiques ?
(Il coupe) On a des choses à prouver c'est sûr. Par rapport à notre public, par rapport à nous-mêmes. Mais ils n'ont pas torts. Le jeu des Girondins s'était dégradé ces derniers mois, mais c'est à nous de retrouver notre efficacité. Déjà défensive pour remettre tout le monde sous pression. Après, on est capable de marquer à n'importe quel moment.

D'avoir trouvé des solutions dernièrement vous a-t-il éclairé sur les raisons pour lesquelles Bordeaux a sombré ces derniers mois ?
Si on les avait trouvé, on n'aurait pas fait autant de mauvais matchs en début de saison... On a beau dire qu'on était pas bon, qu'il fallait faire ci ou ça, il n'y a que sur le terrain que l'on peut trouver les raisons.

Pourtant, il y a bien une raison qui fait que ça va mieux aujourd'hui ?
Sans doute que tout le monde joue un petit peu plus pour les autres. Ces derniers temps, personne ne jouait pour sa gueule et chaque joueur se battait pour le collectif.

Ce qui veut dire que ce n'était pas le cas avant ?
Inconsciemment, peut-être. On avait sans doute moins le souci du collectif, ce qui nous rendait moins cohérent sur le plan tactique. On voulait tellement bien faire qu'au final on a fait n'importe quoi. Maintenant, on a un bloc équipe un peu plus solide. Les matches que l'on a gagné, c'est parce que l'on a tout donné sur le terrain et c'est ce qui doit devenir notre quotidien.

Ça fait quelques semaines maintenant que vous côtoyez Jean Tigana. Qu'est-ce qu'il vous apporte de plus que Laurent Blanc ?
Question difficile... La discipline tactique est une de ses priorités, mais il faut tout de même reconnaître qu'il a plus de temps. Avec Laurent Blanc, on jouait tous les trois jours avec beaucoup de rencontres. Mais c'est vrai qu'il est plus à cheval dans le domaine tactique que Laurent Blanc, avec beaucoup de sérieux et de rigueur dans le jeu.

Au quotidien, c'est quelqu'un de plus présent que Laurent Blanc, dont on sait qu'il était plutôt en retrait derrière Jean-Louis Gasset ?
De plus en plus. Il a pris son temps, en commençant par beaucoup observer ce qu'il se passait au début de saison. Désormais, il est beaucoup plus impliqué, il parle beaucoup. On sent qu'on progresse beaucoup dans tous les entraînements.

Vous qui êtes un défenseur central, comme Laurent Blanc, vous a-t-il laissé un héritage personnel, quelques conseils dont vous vous souvenez ?
Il me parlait de temps en temps, mais pas plus que cela. Il m'a donné des conseils sur certaines actions après certains matches, mais tactiquement, j'ai beaucoup plus appris à Lorient. On avait beaucoup plus de temps et on connaît l'implication sur le plan tactique de Christian Gourcuff.

Ce travail tactique que vous connaissiez à Lorient, vous le retrouvez donc un peu avec Jean Tigana...
Un petit peu oui... Mais franchement, pour trouver un coach qui travaille autant que Christian Gourcuff... Par rapport à la saison dernière en tout cas, il est certain que l'on travaille beaucoup plus tactiquement. Et c'est ce qu'il nous faut. On a besoin d'assise défensive pour avoir de la sérénité dans le jeu. C'est ce qu'il nous manquait.

L'objectif du club, malgré ce début de saison compliqué, reste une qualification pour la Ligue des champions ?
(Ferme) Oui, sans aucun doute.

Comment se passe l'intégration des nouvelles recrues ?
Très bien. Ils se sentent bien et même s'ils sont dans un plus gros club que la saison dernière, ils semblent tous très heureux. Ils ont été très bien accueillis.
Certains caractères de leader ou d'animateur de vestiaire s'affirment ?
Pas vraiment, ils se fondent plutôt dans la masse...

Personnellement, vous avez des affinités avec certains plus que d'autres ?
Je connaissais un peu Fahid (Ben Khalfallah) avant de venir. On se connait un peu avec Anthony Modeste. Pour moi, ce sont des amis. De bons amis.

Le départ de Yoann Gourcuff à Lyon, vous le comprenez, le digérez ?
Oui, je le comprends. On ne va pas se morfondre dix ans sur un départ. C'est un joueur, certes important pour le groupe, mais j'ai toujours dit que chaque joueur n'était pas irremplaçable. On fait sans, c'est tant mieux pour lui. Lui voulait partir, il a trouvé un bon club qui dispute la Ligue des champions. Je comprends tout à fait son choix, c'est normal.

Un petit mot sur l'équipe de France. La défense des Bleus version Blanc, Mickaël Ciani doit en faire partie ?
Si vous me posez la question à moi, je vous dirais oui (rires). Après, ce n'est pas à moi qu'il faut la poser. Moi, je veux y être, j'espère y être, je fais mes matchs. Après, le gros handicap cette saison est l'absence de coupes d'Europe car cela reste une vitrine pour l'équipe nationale. A moi de faire de bonnes prestations en championnat, même si au final je n'ai pas le dernier mot.

Le trio Mexès-Rami-Sakho a pris une longueur d'avance. Vous le comprenez ou ça vous a blessé ?
Bien sûr que ça blesse. Quand on a goûté à une sélection, on a toujours envie d'y être et d'être dans la prochaine. Après, c'est lui (Laurent Blanc) qui fait ses choix. C'est la loi du football et de la concurrence. Mais j'essaierai toujours d'être à la hauteur pour les concurrencer.

Vous vous imaginiez, l'ayant cotoyé une année, qu'il puisse se baser sur vous pour ses débuts avec les Bleus ?
J'aurai espéré, oui. Comme il me connaissait, que l'on avait des automatismes, même si je ne jouais pas à ce moment-là j'imaginais qu'il penserait à moi. Maintenant, je ne me prends pas la tête, ça ne m'empêche pas de jouer et je ferai le maximum pour y être à l'avenir.

Propos recueillis par Julien Pédebos

2 commentaires:

moe703 a dit…
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moe703 a dit…
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