mercredi 10 août 2011

M.Ciani : " Ce sont des choses qui arrivent "


Comment avez-vous vécu les heures après Saint-Etienne ?
Frustré. Au vu des matches de préparation, on espérait vraiment bien débuter. Et il y a eu ces coups du sort. On n'a pas fait un match extraordinaire mais pas on a réussi aussi de bonnes choses. On fait 20 premières minutes où on pose notre jeu. Seulement, on a péché sur des détails à l'image de ce but où je me troue parce que je ne suis pas sur les bons appuis. Après le match j'avais un peu la tête sous l'eau. Mais sur le moment, non. Évidemment ça fait mal, mais on doit réagir : si on tergiverse, on coule petit à petit. C'est pour cela que je me suis relevé immédiatement. Dans une carrière de défenseur, ce sont des choses qui arrivent. Cela s'était passé face au Bayern, ça ne sert à rien de s'effondrer.

La fébrilité de la défense a été pointée du doigt…
Je sais, oui. Mais après, vous pouvez faire le match le plus solide possible, lorsque vous perdez 2-0, la défense sera toujours mise en cause. On ne se cache pas : la réalité est là, on a pris ces deux buts, il faut assumer et gommer ce qui les a engendrés.

On ne ressent pas en vous la sérénité qu'il y avait il y a deux ans lorsque vous êtes arrivé…
C'est un autre contexte. L'équipe était championne, sur une bonne vague, je sortais d'une belle saison à Lorient. Là, on vient de vivre une saison et demie difficile, on cherche à guérir avec un nouveau staff. Je pense que c'est la même chose pour tout le groupe, et le public aussi : dès qu'on prend un but, c'est : « allez Bordeaux », mais on se dit : c'est reparti comme l'année dernière. Cela, il faut qu'on se le gomme de la tête. Il y a deux ans, quand on prenait un but, on se disait qu'on allait en marquer deux ou trois. Il faut retrouver cela, même si on n'a pas lâché non plus. Dans le jeu, c'est aussi différent : il y a deux ans, les équipes avaient peur, jouaient bas. Aujourd'hui, elles nous pressent plus, on a moins de temps, on est plus acculé. Et la saison dernière, on n'avait pas la qualité de jeu pour ressortir les ballons.

La relance, c'est aussi un reproche que l'on vous fait…
Oui, je sais, je travaille ça tous les jours. Après, moi, je suis un joueur de duel, il ne faut pas que je me complique la tâche en cherchant systématiquement l'attaquant mais que je privilégie la simplicité, jouer propre sur les côtés.

Votre meilleure période a été aux côtés de Marc Planus. Depuis dix-huit mois la charnière change souvent. Est-ce une explication ?
Mes six premiers mois avec Marc étaient aussi la meilleure période de toute l'équipe… Et on a aussi connu des matches difficiles ensemble la saison dernière. Il faut faire avec les blessures des uns et des autres et honnêtement, je n'ai pas de préférence. On dit que c'est mieux avec Marc, car on a des profils complémentaires, moi dans le duel, lui plus dans l'anticipation. Mais j'aime beaucoup jouer avec Lamine (Sané) parce qu'il va vite, avec Henrique parce que c'est un joueur physique. Le plus important, c'est la communication. Marc parle beaucoup naturellement, et c'est vrai que quand il s'est blessé je me suis donné plus de responsabilité à ce niveau.

Votre sélection en équipe de France a-t-elle été une cassure dans vos performances ?
Non, je ne crois pas. Elle est arrivée grâce à notre solidité défensive lors de la campagne européenne, mais notre spirale avait déjà commencé à se dégrader. Elle n'a pas changé ma façon de jouer.

Elle vous semble loin aujourd'hui ?
Ah là oui… Je crois que j'ai perdu beaucoup de crédit avec la saison dernière et la bonne de mes concurrents. Mais je ne me suis jamais martelé la tête avec cela. Mon objectif, c'est bosser pour gagner en régularité. Après, tout est lié : l'individu bonifie le collectif et vice-versa.

Vous allez retrouver samedi Lorient et son terrain synthétique où l'équipe avait sombré (1-5)...
(Il coupe) Oui. On avait commis la grosse erreur de jouer haut et laisser des espaces dans notre dos contre une équipe qui va très vite devant. On saura tirer les leçons. Après, je trouve que le terrain synthétique fausse le jeu. L'attaque du ballon est différente, tu t'arraches si tu tacles… Défensivement, il faut beaucoup d'anticipation.

Vous êtes revanchard ?
Je crois que tout le monde individuellement veut, pour le club, donner un autre visage que la saison dernière. Bordeaux a perdu de son étincelle et on aimerait retrouver cela, que les adversaires nous craignent à nouveau. Saint-Etienne était le premier match, on est déçu, mais il en reste 37 et il faut regarder devant.


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